A la découverte de Cuzco et de la Vallée Sacrée
Jeudi 4 octobre :
En route pour 10h de bus "economico" jusqu'à Cuzco, à 3500 m d'altitude. La traversée de l'Altiplano est fabuleuse : montagnes arides et paysages désertiques à perte de vue, avec quelques troupeaux de lamas, moutons et vaches, et des vigognes à l'état sauvage.
A l'occasion d'une halte, Julien jette un coup d'oeil au compteur d'un bus voisin (en très bon état), qui affiche 500 000 km. Vu l'état du nôtre, on doit pouvoir multiplier par 10... L'engin tremble de partout, des tirs déportés dans les virages ont décoré les toilettes... Une cinquantaine de km après notre départ, la téle se décroche et reste suspendue juste au-dessus d'une voyageuse. Elle tombe en panne pour notre plus grand soulagement, nous échappons ainsi aux traditionnels films de Jean-Claude Van Damme en version péruvienne.
Arrivée à Cuzco, ville construite à flancs de montagne, avec 1h de retard (seulement!).
Nous avions repéré sur le Guide du Routard un petit hôtel tranquille, dans le quartier San Blas, sur une colline surplombant le centre-ville (en haut d'un escalier qui nous a coupé le souffle, l'oxygène se faisant plus rare à cette altitude)... Nous ne serons pas déçus : l'endroit (une belle maison coloniale) est des plus agréables, avec son petit patio entouré d'une coursive en bois bleu sur fond de murs blancs.
Vendredi 5 octobre :
Petite matinée de récupération, visite de Cuzco et préparatifs des visites et circuits des jours à venir. L'organisation de la visite du Machu Picchu, programmée dans 3 jours, nous prend beaucoup de temps et d'énergie. Ici, tout est fait pour que le touriste paie un maximum. Les moyens d'accès sont très restreints, et coûtent pour la plupart fort cher! Sans parler de l'entrée même du site (elle aussi à un prix exhorbitant), du site Internet de réservation qui ne fonctionne pas, etc...! Mais, pour les voyageurs au timing limité, la découverte de cette merveille ne peut se faire qu'à ce prix! Espérons que le site tiendra ses promesses!
Samedi 6 octobre :
Nous voilà partis pour une randonnée d'une journée dans la Vallée Sacrée des Incas.
Nous commençons par la visite du site archéologique de Moray, trois immenses amphithéâtres avec terrasses concentriques étagées. Les Incas les auraient aménagées pour servir de laboratoire agronomique et y auraient testé différentes variétés de pommes de terre et de maïs, en mettant à profit les différences de température liées à l'exposition et à la hauteur des terrasses.
Nous commençons ensuite à marcher dans la campagne, toisés par le Chicon, du haut de ses 5530 m.
Après un pique-nique au bord d'un petit ruisseau, nous traversons le bourg de Maras, où la fête en l'honneur de Saint François d'Assises bat son plein, avant de rejoindre le site des Salinas.
L'arrivée sur ce site est surprenante! La présence d'une saline à 3000 m d'altitude s'explique par la géologie des lieux : la montagne a émergé de l'océan lors de grands mouvements tectoniques en emprisonnant une poche d'eau salée. L'eau qui ruisselle naturellement est récupérée dans un ensemble des petites lagunes étagées en terrasses. Le sel y est récolté, à la main, après évaporation de l'eau.
Le retour vers Cuzco se fait avec une facilité déconcertante. Nous trouvons immédiatement de petits transports en commun qu'il suffit de héler depuis le bord de la route. Faute de place, Julien fera une partie du trajet dans le coffre!
Dimanche 7 octobre :
Lever à 6h30 pour départ vers le site fortifié de Pisac, à 3500 m d'altitude.
De riches Incas habitaient l'endroit, où ils pratiquaient les cultures en terrasse associées à l'expérimentation agronomique, leur main d'oeuvre habitant plus bas dans la vallée.
Nous faisons la connaissance, au sommet de la forteresse, d'une famille péruvienne de Chiclayo (rappelez-vous, la Côte Nord...). Ils insistent pour faire une photo avec nous, nous faisons donc de même...
Sur le site, un centre cérémoniel permettait de pratiquer le culte du Soleil et de la Lune. Les temples y sont remarquablement construits, avec un agencement millimétré des pierres de taille. Dans l'un des temples subsiste un socle en pierre sur lequel était gravé un calendrier inca, détruit par les conquistadors espagnols. Sur un pan de montagne faisant face au site, dans une multitude de cavités, étaient déposés les corps des morts, dans la position foetale.
Nous redescendons à pied dans la Vallée Sacrée, pour prendre un bus à destination d'Ollantaytambo, petit village ayant conservé son organisation inca originelle. De là, nous prenons un petit train (seul moyen d'accéder, d'ici, au Machu Picchu) qui s'enfonce dans la montagne andine en suivant l'étroite vallée au fond de laquelle coule le Rio Urubamba. Après 1h30 de trajet, nous atteignons Aguas Calientes, petite bourgade hyper touristique, notre point de départ du lendemain matin pour le Machu Picchu.
Lundi 8 octobre : Machu Picchu, la Cité Perdue des Incas
Lever à 4h du matin. Nous avons décidé de rejoindre le site à pied plutôt qu'en bus. L'ascension pour un escalier en pierre se fait en 1h15 environ avec un dénivelé de 400 m, au coeur d'une superbe végétation luxuriante. Nous grimpons sous une pluie battante, et la montée est très physique. En doublant quelques jeunes à bout de souffle et la langue pendante, les anciens se disent qu'ils n'ont pas tout perdu de leur forme!
Nous espérions assister au lever du soleil sur la Cité Perdue, nous la découvrirons, trempés, sous la pluie et dans le brouillard! Heureusement pour nous, le soleil fait son apparition en fin de matinée, et nous séchons rapidement! Nous profitons alors pleinement du site, en glanant par-ci par-là les commentaires de quelques guides. Nous nous apercevons alors que chacun a sa propre théorie sur l’organisation et le fonctionnement du site, et nous en concluons que rien n'est tranché à ce jour…
Quoi qu'il en soit, de ce lieu de culte exceptionnel dont la construction et l'aménagement relèvent d'une véritable prouesse technique se dégagent magie et mystère que même les hordes de touristes ne parviennent pas à troubler. Nous sommes conquis, le jeu en valait bien la chandelle!
Retour en train et en mini-bus à Cuzco, en fin d'après-midi, sous un grand soleil...